Luttons contre les violences faites aux femmes !

ATELIER-DEBAT |  Comment lutter contre les violences faites aux femmes ?

Mardi 8 octobre 2019

Café Le Méliès – Rennes

 

 

Le sexisme à l’origine des violences faites aux femmes

 

Depuis le début de l’année 121 femmes ont été assassinées par leur compagnon ou ex-compagnon, comme le recense la page Fémicides par compagnons ou ex. Ce signifie qu’une femme meurt tous les 2 jours sous les coups d’un homme.

Face à ce constat alarmant, le Grenelle contre les violences conjugales mis en place par la ministre Marlène Schiappa n’apporte pas de réponses suffisantes face à l’ampleur du sujet. En effet, l’origine de ces violences sexistes se trouve au coeur de la société. En ne s’attaquant qu’aux manifestations des violences, le Grenelle ne lutte pas contre les causes profondes de ces violences. C’est à travers l’éducation patriarcale qui nous est inculquée que des schémas sociaux s’instaurent dès l’enfance dans lesquels les hommes se placent en situation de domination vis-à-vis des femmes, menant à terme aux violences et féminicides que nous connaissons. Notre société est également le théâtre d’un sexisme ordinaire, ensemble de stéréotypes et représentations collectives dans lesquels les femmes sont infériorisées au profit des hommes.

Il est grand temps que cela cesse, c’est pourquoi de plus en plus d’actions et collages s’expriment dans l’espace public pour alerter l’opinion. Des solutions existent, les jeunes doivent s’organiser pour faire faire émerger leur propositions et les faire accepter par les dirigeants.

 

Merci aux deux intervenantes qui ont partagé avec nous leur expérience pendant cet atelier débat  :

  • Marie-Anne Chapdelaine, ancienne députée socialiste d’Ille-et-Vilaine et membre de l’ASFAD, association rennaise fondée en 1969 pour soutenir les femmes en difficulté, seules ou avec enfant, notamment dans le cadre des violences conjugales ;
  • Méline, militante de Collage Féminicides Rennes.

 


 

Des solutions pour lutter contre le sexisme ordinaire

 

La lutte contre le sexisme suppose de s’attaquer aux contextes dans lesquels les schémas sexistes sont véhiculés. Nous avons isolés quatre thématiques de travail, et nous nous sommes regroupés en atelier pour réfléchir et déterminer des propositions.

 

Rapport aux corps

Le corps des femmes est sexualisé et associé quasi-exclusivement au désir. Aussi, il est soumis à des contraintes spécifiques comme l’obligation pour la femme de s’épiler qui est vécue comme une norme sociale. L’évolution du rapport au corps est une question transversale, qui touche notamment l’éducation et les médias. Il est nécessaire de mettre en place, par exemple :

    • une éducation dès le plus jeune âge sur le corps de la femme ;
    • l’émergence d’un supports pornographiques féministes, où la femme n’est plus réduite à être l’objet de l’homme.

 

 

Education

Les établissements scolaires et d’enseignement supérieur sont des espaces genrés. Qu’il s’agisse de la cour de récréation du primaire ou des différentes filières universitaires, les femmes n’ont pas accès aux mêmes lieux (jeu de ballon excluant les petites filles, faibles pourcentages de femmes dans les filières universitaires, etc.). Il est donc nécessaire de travailler dès le plus jeune âge sur l’égalité des sexes et des genres :

    • une éducation sexuelle adaptée à chacune et chacun, misant sur la différence et l’égalité entre tout·e·s, et rompant avec les stéréotypes genrés ;
    • éducation physique et sportive garantissant un égale accès à tous les sports pour les hommes et les femmes ;
    • promotion des études dans lesquelles le pourcentage de femmes est faible ;
    • utilisation de support artistiques (littérature, oeuvre d’arts, dessins animés, etc.) mixtes et non sexistes ;

 

 

Travail

Le monde du travail recouvre une diversité de situations. Dans certains métiers les femmes ont une place limitée (bâtiment par exemple), alors que dans d’autres elles sont mieux représentées (administration, professions libérales). Pourtant, force est de constater que dans tous ces domaines, à emploi égal le salaire des femmes est inférieur à celui des hommes, et l’accès des femmes aux responsabilités est très limité. Pour parvenir à une égalité réelle au travail, plusieurs propositions :

    • interdiction stricte des inégalités de salaires, assortie de sanctions réellement dissuasives, notamment pour les grandes entreprises ;
    • respect de la parité entre les hommes et les femmes dans les organes dirigeants des entreprises ;
    • sanction lourdes en cas d’agressions sexistes ;
    • généralisation de dispositifs d’écoute des femmes dans le cadre de la médecine du travail ;
    • congé parental obligatoire pour les deux parents, sans distinction de durée, et adapté aux conditions de travail des parents (notamment dans le cadre de métiers pénibles).

 

Médias

Les médias produisent et relaient des schémas sexistes qui infériorisent les femmes par rapport aux hommes. Qu’il s’agisse de publicités (femmes présentant les produits de beauté ou les couches pour bébés, et à l’inverse les hommes conduisant la nouvelle voiture ou assistant à un événement sportif), ou de téléréalité ou de talkshow, ces émissions conditionnent nos comportements et construisent dès le plus jeune des stéréotypes de genre associant l’homme à la force et aux affaires, et la femme à la beauté et l’éducation de enfants. Pour combattre ces normes qu’on nous impose, il est nécessaire de mettre en place :

    • Une représentation diversifiée hommes / femmes dans chaque support médiatique ;
    • interdire les publicités sexistes ;
    • interdire les publicités pour les modifications physiques ;
    • sensibiliser les jeunes à l’utilisation d’Internet et notamment des réseaux sociaux ;
    • mettre un terme à l’utilisation des femmes comme objet (Miss France, femmes trophées du tour de France, etc.).

 


Mobilisons-nous !

 

Pour porter nos revendications et nous faire entendre par les pouvoirs publics, mobilisons-nous samedi 23 novembre !

 

 


 

 

 

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